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    chez Nyl :    visiteurs

    31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 18:15

    Quand nos nuits  se posent et que la colo finit enfin par trouver son rythme. Quand au fil du temps on ne cherche plus les jeunes puisqu’en confiance ils nous disent où ils sont. Quand j’ai trouvé ma place dans ce monde là et que j’y suis à l’aise.


    Alors j’ouvre les yeux et je profite.

    Je profite des soirées calmes où certaines chambres me demandent un petit moment d’intimité. Les grands échalas sont étalés sur leur lit à étage, et moi je raconte. Ils me donnent des mots avec lesquels je leur tisse une histoire. Ils en réclament encore. Et un petit bisou avant de dormir : ils ont parfois 5 ans et c’est bon de les trouver enfants.


    Je me délecte de les observer dans les relations à l’autre. Celle-ci enfile vite sa chaussure mais j’ai le temps de voir un préservatif au fond. C’est la belle et grande brune qu’un musicien oiseau de nuit a séduite. A moins que ce ne soit l’inverse. Plus la peine  de leur faire comprendre que j’ai compris et qu’il faudrait qu’ils se protègent : ils vivent joliment et discrètement leur histoire. Et c’est bien comme ça.


    Je profite de moments volés dans les studios de répétition et me permets de leur dire quand certains passages me semblent encore  à travailler. Je les ballade dans mon J9 sur les places de marché, pour des concerts psychédéliques destinés aux vacanciers.

    1994 - ados 

     
    Finale de coupe du monde de foot : les animateurs s’allient à l’Italie, pour faire front avec notre jeune italien à toute une bande de pro-brésiliens. Je joue au Trivial Pursuit avec les non footeux, mais juste devant la porte de la salle... ne pas perdre une miette de cette ambiance délirante. Le trivial se vit avec autant de fougue que le match est regardé. C'est chouette.


    Nous jouons toujours au théâtre… les jeunes montent des mini pièces où ils en profitent pour dire ce qu’ils ont sur le cœur, leurs rancoeurs, les peurs et la colère contre certaines choses qui se sont passées depuis qu’ils sont arrivés. Dommage, les destinataires ne sont pas présents aux représentations.

    1994 - ados

    1994 - ados


    Le salon d’extérieur ne désemplit pas de dévoreurs de BD. Les soirées barbecue dans la cour du château, devant le bar en terrasse, sont un régal.


    Un groupe d’adultes, venus jouer au go toute la journée, et une master class de jazz nous en mettent plein les yeux et les oreilles. De grands noms viennent dans ce château. Et nous, tout simplement.


    Un soir la cour s’enflamme pour laisser place à la musique. C’est fête, et c’est le bonheur. Certains ont leurs anniversaires, ils doivent s’en souvenir. 

     1994 - ados 1994 - ados 1994 - ados 


    La colo s’achève par une boum, comme de bien entendu. Chouette fête où la musique est en live, chouette fête où l’on se dit au revoir. C’était dur, mais c’était tellement fort. Les au revoir sont intenses. Ils ont su trouver quelques repères même si nous en manquions. Je crois même que les moments trop durs ont permis de souder le groupe. Je ne suis pas la seule à avoir grandi en trois semaines… et le car s’en va en refermant cette parenthèse. 

    1994 - ados


    Il ne reste plus que moi, et mes 5 jeunes du début. Le car qui devait nous conduire à l’aéroport nous a oubliés. C’est alors un jeu interminable d’abord pour trouver un taxi, puis pour trouver 6 places dans un même avion. Nous arrivons en retard à Paris. Ce fils là retrouve son père, celui qui ne me faisait pas confiance au départ. Il n’est pas content, limite furieux de notre retard. C’est très dur tellement j’ai l’impression d’avoir lutté toute la colo pour faire de mon mieux pour être présente, pour être adulte. Mais je sais aussi que cet homme là avait raison d’être inquiet en nous confiant son fils.


    La fin de cette colo sonne un peu comme un miracle. un miracle qu'on doit à ces jeunes là, qui voulaient passer de chouettes vacances, qui en ont passé des inoubliables. Je rentre exténuée, et bien décidée à arrêter les frais, bien décidée de ne plus partir. Jamais. 

     1994 - ados 

    (Les ados - fin) 


    LIENS :

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    "Des mômes... les ados" premier article
    "Des mômes..." le sommaire

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    commentaires

    L
    Quelle aventure !Je n'ai jamais eu le cran de partir avec les ados. Encore aujourd'hui, je ne pense pas que je l'aurais. On doit se prendre de telles charges émotionnelles ! .. auxquelles je ne serais pas prête
    Répondre
    T
    D’abord, pour compléter la légende, le bassiste à droite de la première photo c’est moi… Avec autant de cheveux, j’ai failli ne pas me reconnaître. La demoiselle au téléphone sur la scène, ben... c’est moi aussi ;-) Avec le soutien-gorge d’Avril, qui faisait du 80D (autant dire que ça serrait vachement, mais qu’il m’a fallu une sacrée dose de coton hydrophile pour le remplir). Comme vous l’aurez tous compris, après ces témoignages de Nelly, cette colo est tout à la fois l’une des pires et l’une des meilleures expériences musicales et humaines de ma vie. J’ai rarement vu (en tant qu’ado ou en tant qu’anim’) un camp aussi décousu, désorganisé, détraqué,… dé-tout !  Plein de regrets. Surtout celui d’avoir eu un camp si mal préparé, que personne n’avait pensé à nous prêter du matériel d’enregistrement. Des dizaines de compositions originales, de scènes de théâtre improvisées, de concerts disparus dans les limbes de nos mémoires défaillantes. Sur la première photo, la fille à gauche qui chante (et dont j’ai oublié le prénom), elle chante un morceau original que j’ai arrangé et dont elle a écrit le texte. Je me souviens qu’il m’a fait pleurer, mais c’est tout ce qui me reste (ah si ! on faisait des reprises de Police aussi ensemble ! ). Le dernier soir, quand on a fait ce concert final tous ensemble, Sania (la grande brune ^^) chante « Puisque tu pars » avec deux copines, Tout le monde fond en larmes. Je ne me souviens plus du son de sa voix. Il y’avait quelques graines de talent exceptionnels. On en voulait tellement que lorsque les pros du master class de Jazz étaient là, on avait organisé un concert dehors, pour leur montrer que nous aussi on avait du talent. Laurent Cocklear (un des plus grands bassistes français) était là. J’ai joué mon solo en le regardant dans les yeux, pour y trouver le respect dont on veut tous. Je ne sais pas si je l’ai mérité, je ne sais plus ce que j’ai joué, ni comment. Quelques prénoms me reviennent : Sania, Avril, Patrick, Morgane, Willy, « John », Simone l’italien et les autres… De tout ça il ne reste rien. Que des bribes. Plein de bonheurs. Pour moi, c’est le camp de la révélation. On dit que les adolescents ont besoin de se confronter à la réalité pour se construire. J’ai l’impression forte d’avoir été le témoin là-bas de ma propre émergence, catharsis. Musicien, amoureux, adulte. Je me dis là-bas que je ne suis plus un enfant, que je ne suis pas comme beaucoup d’autres, que j’ai grandi, que j’ai plus hâte de passer de l’autre côté que de rester de celui-là. Plusieurs amis me demandent à la fin du camp, si je reviendrai l’an prochain. « Pas à la même place ». Je rentre exténué moi aussi, mais heureux. Je repartirai c’est sûr, mais je serai animateur. J’ai ouvert ce jour-là un nouveau chapitre de ma vie qui durera 10 ans et dont Nelly a écrit la préface et les pages les plus importantes. Merci à toi.
    Répondre
    F
    Beuh et la suite ?Quand les ados grandissent et deviennent des ésthéticiennes, patrons à cigares et plombiers ?J'veux la suite !
    Répondre
    C
    c'est toi sur toutes les photos??'tain, du goldman sur la guitare de Metallica, ca doit peter >)
    Répondre
    N
    Héééé on se calme dans la chaumière, j'ai écris "les ados -fin" pas "des mômes... - fin"Donc, pas de panique, le prochain article est même déjà écris, j'ai pas fini mon histoire ;o)Melina, va faire du tricot, ça détend. Si t'as un soucis tu demandes à Annick, elle t'aidera.Sous les mots : oui et non... suspense Bises les filles, et merci tout plein d'en redemander, touchée!
    Répondre