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    26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 21:31
    "Des mômes ..."

    C’est un collège en vacances, un collège à la neige.

    C’est l’été, la neige est là-haut, tout là-haut.

    Au fond de la cour du collège, le bâtiment d’internat ouvre ses portes aux enfants. Des enfants qu’on ne connaît pas encore.

    Ma curiosité me guide vers une cage d’escalier qui résonne sous les cris d’un enfant.

    Dans l’escalier un peu froid, un enfant et son sac à dos, un enfant cherche la chambre qui sera la sienne.

    L’enfant est fier, il joue le grand, il parle très fort. L’enfant a décidé que sa chambre serait ailleurs que là où on le lui propose. L’enfant s’en fout, si quelqu’un a pris le lit qui sera le sien il le mettra dehors. L’enfant s’en moque, ce sera comme il l’a décidé, c’est comme ça et ce n’est pas autrement, même et surtout s’il a tout fait pour arriver le dernier. L’enfant dit non avant même qu’on lui parle.

    L’enfant a monté l’escalier, l’enfant se sent très grand. Cet enfant là fait du bruit, beaucoup de bruit.


    « Comment tu t’appelles ? » demande une voix d’un ton ferme.

    L’enfant se tait et se retourne.

    La voix sort d’un animateur baroudeur. Un homme statue qui ne bouge plus. Celui-là ne répètera pas deux fois la question, celui-là ne bougera plus tant qu’il n’aura pas sa réponse.

    L’enfant regarde, de haut en bas, de bas haut, cet adulte qui attend.

    L’enfant réfléchit, il est devenu statue lui aussi.

    La voix n’a pas crié, n’a pas dit « c’est pas toi qui décide ! », ne lui a pas ordonné de faire moins de bruit. La voix lui a demandé qui il était.

    La question semble compliquée pour cet enfant là, le temps s’arrête un instant.


    « Sofiane »


    Sofiane est dans l’escalier, il se tait.

    L’animateur lui sourit : « Ok Sofiane. Tu n’auras pas besoin de me le redire, je m’en souviendrai. Moi c’est Christophe. Les chambres des grands sont au deuxième, je te retrouve là-haut pour faire ton inventaire ».

    Sofiane et son sac montent en silence. Il va trouver son lit, s’asseoir et attendre celui qui est maintenant son animateur.

    Ça y est, Sofiane a posé ses bagages en vacances, il va pouvoir en profiter. Sofiane existe dans la colo.

    Le temps d’un voyage, Sofiane nous a promis un enfer. L’instant d’un accueil, Sofiane nous a offert trois semaines de curiosité, de complicité et de bonne humeur.

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    commentaires

    C
    Une très belle leçon de pédagogie...
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    E
    Tain, 1995, ça se rapproche, le suspense augmente !
    Répondre
    C
    en meme temps, ça doit être perturbant de porter un nom de fille >)
    Répondre
    R
    ne me parle pas de colo à la neige... j'en ai vécu une de trop zarb, mais les Sofiane, on en réclame toujours... !!
    Répondre
    M
    Si on leur montre tout simplement qu'ils existent, ils n'ont pas besoin de nous le prouver autrement.
    Répondre